Le problème : l’instabilité des péroniers

La cheville correspond à l’articulation entre la jambe et le pied. La jambe est constituée de deux os : le tibia et le péroné. Le péroné est l’os situé sur le coté de la jambe.
Les tendons qui se trouvent en arrière du péroné sont les tendons péroniers. Les tendons péroniers sont situés dans un tunnel creusé en arrière du péroné. Ce tunnel est fermé par une arcade fibreuse appelée rétinaculum des péroniers (figure 1).

cheville instabilité péroniers

Lors d’un traumatisme de la cheville, le rétinaculum des péroniers peut être lésé. Les tendons péroniers ne sont plus retenus dans leur gouttière. Ils peuvent sortir de celle-ci, et se retrouver en avant du péroné (figure 2). Cette instabilité des tendons péroniers est responsable de douleur.
À un stade plus avancé, l’instabilité entraine une inflammation des tendons péroniers, et à terme leur rupture.
Le traitement est chirurgical. Il a pour but de restaurer la stabilité des tendons péroniers et de soulager les douleurs de la cheville.

L’intervention : reconstruction du rétinaculum des péroniers

L’intervention consiste à reconstruire le tunnel dans lequel coulisse les péroniers.
Une incision est réalisée sur le coté de la cheville. Le réticulum des tendons péroniers est repéré et désinséré. Les péroniers sont identifiés. La mobilisation de la cheville met en évidence l’instabilité des péroniers et leur passage en avant du péroné. La face postérieure du péroné est creusée afin d’augmenter la profondeur de la gouttière. Les tendons péroniers sont replacés dans leur gouttière. Le rétinaculum est repositionné de manière à refermer la gouttière.
L’intervention peut être réalisée sous anesthésie loco-régionale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne une heure et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.
Après l’opération, un pansement stérile et une immobilisation par une botte en résine sont mis en place.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

La botte en résine est gardée 6 semaines. La marche s’effectue sans appui sur la cheville, à l’aide de deux cannes, pendant toute cette période.
À l’ablation de la botte, l’appui est autorisé. La rééducation commence alors chez votre kinésithérapeute. La marche est normale à la fin du 2ème mois.
La reprise du volant est envisageable au 3ème mois ainsi que celle du travail, une activité de bureau pouvant être plus précoce.
La reprise des activités sportives douces comme le vélo et la natation peut se faire après le 3ème mois. La course à pied est envisageable après le 4ème mois. Il faut souvent attendre le 6ème mois pour reprendre les sports collectifs et la compétition.

Les risques et les complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
La survenue d’une infection, bien que rare (risque inférieur à 1 % dans notre établissement), est une complication sévère et peut nécessiter une reprise chirurgicale et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue.
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
Les nerfs qui entourent la cheville peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une diminution de la sensibilité de la cheville et du pied.
Des petits caillots de sang solidifié peuvent se former et se coincer dans les veines des jambes occasionnant une phlébite et nécessitant un traitement anti-coagulant pendant plusieurs semaines.
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes et un ralentissement de la rééducation. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Les résultatsLa disparition des douleurs et de la sensation d’instabilité est très rapide après l’opération. La récupération complète de la mobilité et de la force musculaire survient en général autour du 3ème mois.


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