Le problème : Hallux Valgus

Les phalanges sont les os des orteils. Les métatarses sont les os du pied. Les articulations métatarso-phalangiennes sont les articulations entre le pied et les orteils (figure 1). L’articulation entre le pied et le gros orteil peut présenter une déformation plus ou moins importante, on parle alors d’hallux valgus (figure 2).

pied hallux valgus

Ceci entraine une inflammation en regard de l’articulation avec un épaississement de la peau et un aspect en « oignon ». La mécanique du pied est par ailleurs affectée entrainant une surcharge pondérale sur les autres orteils et responsable de la formation de durillons. Le gros orteil pousse aussi les autres orteils qui se déforment alors en griffes.
Dans les formes débutantes, une prise en charge médicale par le port de chaussures larges, d’un espaceur entre le premier et le deuxième orteil peuvent apporter le soulagement souhaité.
Mais, la déformation s’aggrave avec le temps et nécessite un traitement chirurgical. Il aura pour but de soulager les douleurs, d’améliorer le chaussage et de faire disparaître l’oignon et les durillons.

L’intervention : ostéotomie percutanée du premier métatarsien +/- de la première phalange

L’intervention consiste à corriger l’axe du gros orteil.
Elle est réalisée en chirurgie percutanée, c’est à dire avec des mini-incisions de 1 à 2 mm sans ouvrir l’articulation. Des petits instruments sont introduits par les mini-incisions pour réaliser le geste chirurgical. Le contrôle visuel de l’opération est assuré par des radiographies.
Une mini-incision est réalisée sur le coté du pied. A l’aide d’une fraise, on résèque l’oignon et on effectue une coupe osseuse du premier métatarse. S’il persiste une petite déformation, on pratique une 2ème mini-incision sur le gros orteil pour réaliser une coupe osseuse de la première phalange (figures 3 et 4). Une 3ème mini-incision entre les deux premiers orteils permet de libérer les rétractions ligamentaires et tendineuses.
L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne 30 minutes et nécessite une hospitalisation d’environ 2 jours.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post- opératoire.

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

Le jour même de l’intervention, le kinésithérapeute vous lève et vous aide à marcher avec une chaussure confortable spécifique. Des cannes sont parfois utiles les premiers jours et sont rapidement abandonnées. Cette chaussure sera remplacée au bout de 4 semaines par une chaussure large classique type chaussure de sport.
Le pansement n’est pas changé les 2 premières semaines. La première réfection de pansement est faite en consultation en présence du chirurgien. Puis, il sera fait par le patient lui-même ou avec l’aide d’une infirmière entre la 2ème et la 6ème semaine.
A partir de la 6ème semaine une rééducation d’assouplissement de l’articulation métatarso-phalangienne est mise en place.
La reprise du volant est envisageable au bout de 6 semaines. Celle du travail survient en général après 8 semaines et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent progressivement après le 3ème mois.

Les risques et les complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
En post-opératoire, un gonflement de l’avant-pied se développe. Ce n’est pas à proprement parler une complication, mais un élément normal des suites opératoires. Afin de diminuer celui-ci, un traitement préventif est mis en place par glaçage, anti- inflammatoire et drainage lymphatique.
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
La survenue d’une infection de l’articulation reste exceptionnelle puisque le geste chirurgical est réalisé en chirurgie percutanée. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.
Des petits caillots de sang solidifié peuvent se former et se coincer dans les veines des jambes occasionnant une phlébite et nécessitant un traitement anti-coagulant pendant plusieurs semaines.
Les nerfs qui entourent le gros orteil peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner un déficit neurologique sensitif de l’orteil.
Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Les résultatsLes résultats sont très encourageants puisqu’on retrouve une disparition des douleurs dans plus de 90% des cas et des patients satisfaits dans plus de 90% des cas.
Cette chirurgie mini-invasive est moins traumatisante pour le pied que la chirurgie ouverte classique. Elle permet une récupération plus rapide et une diminution des douleurs post-opératoires.


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