Le problème : les métatarsalgies

Les phalanges sont les os des orteils. Les métatarses sont les os du pied. Chaque métatarse est constituée de trois parties : la tête, le corps et la base. Les articulations métatarso-phalangiennes sont les articulations entre le pied et les orteils (figure 1).

pied métatarsalgies

À la marche, le poids du corps repose essentiellement sur la tête des métatarses.
Lorsque qu’un métatarse est trop long, il est en appui sur le sol avant les autres.
La mécanique du pied est modifiée, ce métatarse doit alors supporter une charge supplémentaire responsable de la formation de durillons plantaires et de douleur. La douleur est localisée sous le pied à la base des orteils, on parle de métatarsalgies (figure 2).Tous les orteils peuvent être concernés excepté le gros orteil.
Les soins de pédicure et le port de semelle peuvent ralentir l’évolution mais à terme le traitement est le plus souvent chirurgical.
Le but de l’opération est de diminuer les douleurs.

L’intervention : ostéotomie percutanée des rayons latéraux

L’opération consiste à raccourcir le métatarse trop long.
Elle est réalisée en chirurgie percutanée, c’est à dire avec des mini-incisions de 1 à 2 mm sans ouvrir l’articulation. Des petits instruments sont introduits par les mini-incisions pour réaliser le geste chirurgical. Le contrôle visuel de l’opération est assuré par des radiographies.
Une mini-incision est réalisée sur le dos du pied. À l’aide d’une fraise, on réalise une coupe du métatarse. Ce dernier se raccourcit et s’élève (figures 3-4) tandis que le poids du corps se répartit sur les autres métatarses.
Réalisé sur plusieurs métatarses, ce geste évite un transfert excessif sur le métatarse voisin en répartissant mieux les charges.

L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne 20 minutes et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post- opératoire.

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

Le jour même de l’intervention, le kinésithérapeute vous lève et vous aide à marcher avec une chaussure confortable spécifique. Cette chaussure sera remplacée au bout de 4 semaines par une chaussure large classique type chaussure de sport.
Le pansement n’est pas changé les 2 premières semaines. La première réfection de pansement est faite en consultation en présence du chirurgien. Puis, il sera fait par le patient lui-même ou avec l’aide d’une infirmière entre la 2ème et la 6ème semaines.
À partir de la 6ème semaine une rééducation d’assouplissement des articulations métatarso-phalangiennes est mise en place.
La reprise du volant est envisageable au bout de 6 semaines. Celle du travail survient en général après 8 semaines et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent progressivement après le 3ème mois.

Les risques et les complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
En post-opératoire, un gonflement de l’avant-pied se développe. Ce n’est pas à proprement parler une complication, mais l’évolution normale des suites opératoires. Afin de diminuer celui-ci, un traitement préventif est mis en place par glaçage, anti- inflammatoire et drainage lymphatique.
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
La survenue d’une infection de l’articulation reste exceptionnelle puisque le geste chirurgical est réalisé en chirurgie percutanée. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.
Des petits caillots de sang solidifié peuvent se former et se coincer dans les veines des jambes occasionnant une phlébite et nécessitant un traitement anti-coagulant pendant plusieurs semaines.
Les nerfs autour des orteils peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une diminution de la sensibilité d’un ou de plusieurs orteils.
Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Les résultatsLes résultats sont très encourageants puisqu’on constate une diminution des durillons plantaires dans plus de 95% des cas et des patients satisfaits dans plus de 95% des cas.
Cette chirurgie mini-invasive est moins traumatisante pour le pied que la chirurgie ouverte classique. Elle permet une récupération plus rapide et une diminution des douleurs post-opératoires.


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