Le problème : la maladie de Dupuytren

L’aponévrose palmaire est un tissu situé entre la peau et les tendons sur la paume de la main et la face palmaire des doigts (figure 1).

main dupuytren

La maladie de Dupuytren est une maladie de cette aponévrose qui développe des rétractions, des brides et des nodules.
À un stade plus avancé, ces modifications de l’aponévrose provoquent des rétractions des doigts avec l’impossibilité de tendre le doigt (figure 2).
Cette maladie concerne essentiellement les individus de sexe masculin après 40 ans. Les 5ème et 4ème doigt sont les plus souvent touchés.
Le traitement médical n’a pas d’efficacité sur cette maladie.
Il existe un traitement dit d’aponévrotomie à l’aiguille qui consiste à sectionner des brides sans contrôle visuel. Il s’agit d’une technique qui peut être dangereuse avec des risques de lésion nerveuse. Cette indication doit être réservée aux formes légères avec des brides superficielles de la paume de la main.
Dans les formes sévères, le traitement est chirurgical. Il a pour but de retrouver l’extension des doigts concernés.

L’intervention : l’aponévrectomie

L’intervention consiste à retirer l’aponévrose rétractée qui empêche l’extension du doigt.
L’incision est réalisée en zigzag sur la paume de la main (figure 3).
Le premier temps de l’intervention est de repérer les structures nobles, à savoir les nerfs et les artères qui ont des trajectoires anormales du fait des rétractions de l’aponévrose. Le deuxième temps consiste à identifier l’aponévrose malade et à la retirer.
Lorsque les rétractions sont importantes, l’ouverture du doigt entraine un manque de couverture cutanée qui nécessite d’être comblé par un lambeau cutané (figure 4).
L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne 60 minutes et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

Une attelle pour maintenir l’extension du doigt est mise en place pendant 4 semaines.
La rééducation en flexion extension est débutée à partir du 7ème jour par un kinésithérapeute.
La réfection du pansement est réalisée par une infirmière tous les deux jours.
La reprise du volant est envisageable au bout de 4 semaines. Celle du travail survient en général après 2 semaines et cela en fonction de votre profession. Les activités sportives débutent progressivement après le 2ème mois.

Les risques et les complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
En post-opératoire, un gonflement du poignet et de la main se développe. Ce n’est pas à proprement parler une complication, mais un élément normal des suites opératoires. Afin de diminuer celui-ci, un traitement préventif est mis en place par glaçage et anti-inflammatoire.
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
La survenue d’une infection reste exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.
Les branches nerveuses des nerfs sensitifs collatéraux peuvent être accidentellement blessées. Cette complication exceptionnelle peut occasionner un déficit de la sensibilité des doigts.
Les artères collatérales des doigts peuvent être accidentellement blessées. Cette complication exceptionnelle peut occasionner un problème de vascularisation du doigt pouvant aller jusqu’à sa nécrose.
Une souffrance de la peau décollée peut entrainer une nécrose cutanée. Le traitement est alors celui d’une perte de substance cutanée, le plus souvent par cicatrisation spontanée sous pansements gras, ou parfois par réintervention pour greffe ou lambeau.
Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Les résultatsÀ court terme, les résultats sont jugés excellents dans 70% des cas. Néanmoins, le risque de récidive existe toujours et les complications chirurgicales ne sont pas exceptionnelles. Les formes les moins sévères ont les meilleurs résultats.


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